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LE QI GONG ET LA MEDECINE EN FRANCE

En France, le Qi Gong est considéré comme faisant partie de la Médecine Chinoise,  il en serait même un des piliers. Avant d’aller voir du côté de la Chine et de la Médecine Chinoise si c’est effectivement le cas, voyons d’abord la place faite au Qi Gong par la Médecine en France ?

 

Au niveau des instances médicales :

Le Qi Gong rentre petit à petit dans les hôpitaux français :

  • à la Pitié-Salpêtrière
    • au service nutrition du professeur Jean-Michel Oppert, pour les patients qui souffrent d’obésité.
  • à l’hôpital Clemenceau, à Champcueil (91)
    • Thierry Sobrecases l’enseigne à des patients atteints de la maladie de Parkinson ou de troubles neurologiques graves.
  • à l’hôpital Manhès, à Fleury-Mérogis
    • Le professeur l’utilise pour venir à bout des addictions et soulager les troubles psychiatriques.
  • au CHU de Limoges
    • Le docteur Kim Heang Ly mène une étude auprès de 40 patient souffrant d’un lupus, une maladie auto-immune invalidante touchant la peau et les articulations. Les résultats seront publiés au dernier trimestre de l’année mais plusieurs participants observer une amélioration de leur état.

A l’Université :

En France,  il existe un D.U (diplôme universitaire) à l’Université Paris VI, dédié entre autre au Qi Gong : le DUPRAC

DIPLÔME UNIVERSITAIRE DES PRATIQUES CORPS-ESPRIT EN MÉDECINE TRADITIONNELLE CHINOISE

Son objectif  (repris de la plaquette de description):

Ce diplôme DUPRAC enseignera les grands principes et les méthodes essentielles des pratiques CorpsEsprit dans la Médecine Traditionnelle Chinoise: Qi gong/Dao yin, méditation, Tai chi, Tuina/massage et automassage.

Ce sont des pratiques principalement préventives, mais pouvant aussi être utilisées en complément de soins.

L’objectif général est un apprentissage permettant une pratique personnelle et une acquisition d’expérience en vue de formation et l’information des patients, notamment dans le cadre des maladies chroniques.

Cette organisation générale devrait permettre de constituer un pôle de référence universitaire dans l’apprentissage des techniques de traitement en MTC.

Mon paragraphe « coup de gueule » :

Mon expérience personnelle concernant ce DUPRAC.

Quand j’ai appris l’existence de ce D.U, j’ai vérifié s’il était possible de le faire, j’ai donc regardé :

  • le contenu des cours : il n’y avait pas grand-chose de plus que ce que j’avais appris ou que j’enseigne
  • les professeurs : j’en connais une partie
  • l’objectif : c’est le même que j’applique à mes patients ou mes élèves

J’ai contacté une personne du D.U qui s’est portée garante pour moi et j’ai obtenu l’autorisation du responsable. Pour ceux qui connaissent le milieu universitaire, si on a les diplômes ou les équivalences qui vont bien, cette autorisation écrite du Big Boss est « LE » document nécessaire pour s’inscrire, mais c’était sans compter sur l’administration…

Malgré mon « laisser-passer », la responsable administrative n’a pas voulu m’inscrire parce que je n’avais pas de diplôme de médecine pourtant les non médecins peuvent s’inscrire…

Je prends sur moi et en rentrant je me dis :

« Bon, c’est pas grave, passe le en auditeur libre, comme tu l’as fait avec le DUMETRAC (un autre D.U). »

Je recontacte mon ami au D.U qui mouille encore sa chemise pour moi, les places étant limitées, il m’obtient l’autorisation de le passer en auditeur libre.

Je remets les pieds une énième fois à la fac avec ce nouveau sésame.

Et là même scénario, je me retrouve face à madame le « chefaillon » qui a le pouvoir de vie ou de mort sur les inscriptions, encore plus que les professeurs de la fac !!!

Je lui présente l’autorisation pour m’inscrire en auditeur libre, elle monte aussitôt sur ses grands chevaux

« mais le professeur n’a rien compris, je lui ai déjà dit que c’était pas possible… »

Je lui ressorts l’exemple du DUMETRAC qui m’avait accepté en auditeur libre pendant deux ans et que ça c’était très bien passé.Et rebelote

« quand vous l’avez passé c’était à Paris XIII (maintenant le DUMETRAC est à Paris VI) et nous on est pas Paris XIII ici… »

Et à ce moment-là gros « flashback », je me revois plusieurs années en arrière, je venais d’avoir mon DEUG Sciences de la Nature et de la Vie à Paris XIII justement. Je me rends à Paris VI pour m’inscrire en Licence de Biochimie par ce que ma fac ne la proposait pas.

Sur place, la personne de l’administration me fait cette réponse mémorable :

« Je vais attendre que nos étudiants passent leur rattrapage en septembre (plus de 3 mois après) et s’il reste une place, peut-être que vous pourrez vous inscrire !!!! »

Je reprends mes esprits, je reviens au 21eme siècle en face de cette dame qui continuait à brailler.

En écrivant ces lignes, je me demande si je n’ai pas eu affaire à la même personne qui a pris du galon!

Tout ce que j’avais retenu de ses jacassements, c’est que si je voulais m’inscrire en auditeur libre, il fallait que le professeur demande l’autorisation du doyen de la fac !!! »

Là s’en était trop, je récupère mon dossier, j’envoie un mail au responsable du D.U, en les remerciant mon ami et lui, et que nous aurions d’autres occasions de collaborer ensemble.
J’ai été un peu long 🙂  , tout ça dire que le chemin est encore long pour harmoniser les relations entre le monde universitaire, les milieux hospitaliers et le Qi Gong. Heureusement, il existe de plus en plus d’initiatives personnelles de la part des hôpitaux qui font appellent à nous et nous font confiance pour le bien de leurs patients.Il y a un point positif à ne pas avoir été pris à ce D.U, c’est que ça m’a permis de trouver du temps pour créer ce blog 😉

Qu’en est-il du Qi Gong dans le milieu de la Médecine Chinoise en France?

En dehors du milieu médical officiel, l’UFPMTC (Union Française des Professionnels de Médecine Traditionnelle Chinoise) regroupe plusieurs écoles de Médecine Chinoise et propose un examen commun.

Une U.V (Unité de Valeur) de cet examen est consacrée au Qi Gong.

Il s’agit de l’U.V 3 « Qi Gong thérapeutique ». L’examen comporte deux épreuves:

Une épreuve théorique de deux heures avec :

  • un QCM de 50 questions
  • une description d’un méridien.
  • un cas clinique
  • une réponse ouverte et courte.

Une épreuve pratique :

  • Première épreuve : Pratique personnelle libre d’un enchaînement de Qi Gong (10 mn).
  • Seconde épreuve : Prescription (10 mn), le candidat tire au sort « un cas de patient avec diagnostic », il doit donner la prescription en Qi Gong, l’enseignement de la prescription ainsi que les autres traitements possibles. (Le candidat précédent sert de patient).
  • Troisième épreuve : traitement selon le cas tiré au sort (10 min)
    • Pour les candidats ne pratiquant pas de soins en Qi Gong sur les patients :
      • localisation de points ou de zones spécifiques sur le traitement ou autres conseils à donner au patient.
    • Pour les candidats formés aux soins en Qi Gong :
      • intervention du praticien sur le patient.

 

Et qu’en est-il de la reconnaissance « officielle » du qi gong par la Médecine?

« Depuis le 5 mars 2013, le Qi Gong est officiellement reconnu comme thérapie complémentaire par l’Académie Française de médecine »

Dans le rapport officiel de l’académie nationale de médecine du 5 mars 2013, quatre pratiques anciennement nommées « médecines-alternatives » ont changé de statut et sont devenues des THÉRAPIES COMPLÉMENTAIRES.

    • Qi-gong et/ou Taichi
    • Acupuncture
    • Hypnose
    • Ostéopathie

Voici un extrait de ce rapport :

page 1 : « Nous désignerons dans ce rapport ces pratiques « thérapies complémentaires »(ThC) et souhaitons que cet usage soit largement adopté. »

page 2 : « L’insertion des ThC dans les soins dispensés par les hôpitaux, notamment les CHU, nous semble présenter un réel intérêt. »

ont désormais leur place parmi les ressources de soins que l’on peut prescrire en complément d’un acte chirurgical

 

La France est devenue très active dans le domaine du Qi Gong, que ce soit en local ou à l’international, comme le montre deux événements:

  1. En août 2015, le second Colloque international scientifique de Qi Gong de santé sur le thème de « Le Qi Gong de santé, une philosophie et une science de la vie », à l’auditorium de la Cité des Sciences (Paris 19ème).

  1. Le 4 juin 2016, le premier colloque National de recherches scientifique sur le Qi Gong pour la santé à l’Université Pierre & Marie Curie (Paris VI)  de l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris.
    • inauguration du 1er colloque national de recherches  scientifiques et du troisième séminaire national sur le Qi Gong pour la santé

    • dont l’organisation a été laissée à l’Association internationale Quimetao par l’Association nationale de Qi Gong pour la santé de Chine.

    • le colloque a réuni des experts médicaux et des experts de Qi Gong qui viennent des universités et des hôpitaux publics français.

Nous venons de voir qu’en France la majorité des instances liées à la Médecine Chinoise, qu’elle soit officielle ou non, intègre progressivement le Qi Gong.

Ces mêmes instances considère que le Qi Gong fait partie de la Médecine Chinoise et très rares sont ceux qui pensent le contraire.

C’est le cas de Philippe Sionneau qui a étudié la médecine chinoise en Chine à Pékin, Fo Shan et Wu Han.

Voilà ce qu’il dit du Qi Gong (citation extraite de son site):

« Cela fait des années que l’on demande mon avis sur le qi gong 气功 et ses pratiques associées. Cela fait des années que j’explique que ces pratiques sont remarquables mais qu’historiquement elles ne font pas partie de la médecine chinoise. Et cela engendre souvent de la colère de la part des passionnés de cet art. Le fait qu’elles soient présentes accessoirement dans certains hôpitaux en Chine depuis ces récentes années ne change rien aux faits historiques. Le Qi Gong relève soit des pratiques internes à visée spirituelle, soit du domaine du yang sheng (养生). Et cela n’enlève rien aux intérêts et aux mérites de cet ensemble de techniques. »

Il s’explique dans une interview assurée par Béatrice Reynier:

http://sionneau.com/medecine-chinoise/articles/le-qi-gong-ne-fait-pas-partie-de-la-medecine-chinoise-1

Selon lui les grands classiques de la Médecine Chinoise que sont le Nei Jing, le Nan Jing, le Shang Han Lun, le Shen Non Ben Cao Jing, le Zhen Jiu Jia Yi Jing… n’évoquent pas le Qi Gong.

 

Alors qu’en est-il de la place du Qi Gong dans la Médecine Chinoise ?

Cette question fut l’objet de mon mémoire pour être professeur de Qi Gong, j’ai mis plus de 10 ans avant de le rendre, c’est dire que j’ai eu un peu de temps pour y réfléchir 😀 !

Et pour y répondre, je publierai plusieurs articles.

Si vous souhaitez être au courant des prochains articles vous pouvez vous inscrire – ici

A très vite, bonne énergie !

Fatah

 

fatah

Cet article a 2 commentaires

  1. Clavijo

    Merci pour ces infos.
    Je vis en Martinique. Diplomé de l institut Xin an en qi gong thérapeutique. J ai ouvert egalement une formation en qi gong therapeutique sur 3 ans. En 2eme ANNÉE on pratique le ashtanga yoga pour renforcer le qi. En 3eme année on étudie l astrologie et le rapport entre les planetes et les méridiens et les organes entrailles. On passe en révision plusieurs thérapies alternatives: loi de l attraction, Reiki, soin quantique etc. Notre volonté est de former des « thérapeutes holistes energetiques ».
    Je suis très intéressé par vos recherches.
    J ai eu la chance de être un élève du mime Marcel Marceau.

    Luis Carlos clavijo

    1. fatah

      C’est cool, j’ai une personne en Guadeloupe qui cherche justement une formation en Qi Gong thérapeutique.
      Je lui envoie votre lien.

      Fatah

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