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Cafards médecine chinoise

Les cafards: un mal pour un bien ou bien pour un mal?

Dafeng, province de Jiangsu, Chine, août 2013, un individu non identifié mais en uniforme quand même 🤔 détruit à la pelle mécanique un bâtiment, libérant ainsi 1,5 millions de blattes américaines. Bon,  blatte c’est un mot joli pour dire cafard, mais c’est la même chose.

Le bâtiment est une écloserie ou maison d’élevage, dont le propriétaire est Wang Pengsheng. Il avait acheté une centaine de kilos d’œufs de cafard qu’il avait élevé pour les revendre une fois adultes.

L’élevage des cafards nécessite d’être dans des conditions particulières :

  • Une température de 32° C
  • Un taux d’humidité de 80 %
  • Une alimentation à base de poulet, de gâteaux et de fruits

Pourquoi investir dans un business de cafards ?

Les chinois mangent des cafards mais ils sont en minorités.

C’est parce que les cafards sont utilisés en médecine chinoise.

Mais avant de voir du côté des chinoiseries, on va essayer d’en savoir plus sur ces petites bestioles et pourquoi elles nous répugnent.

 

 

Cafards, blattes…

Les cafards seraient sur terre depuis plus de 250 millions d’années. Ils sont aussi appelés blattes, cancrelats, coquerelles (Canada) et ravets (aux Antilles). Ils existent près de 4000 espèces dont 1% seraient vraiment nuisibles.

Ils ont une durée de vie de six mois. La femelle peut pondre jusqu’à huit poches pouvant contenir 40 œufs. Une femelle peut donc à elle seule engendrer 320 petits cafards.

On en a même fait une expression:

Avoir le cafard !

Et un jeu de société:

 

Pourquoi n’aimons-nous pas les cafards ?

Ils peuvent être porteurs de pleins de bactéries qui peuvent être très dangereuses pour notre espèce. Parmi ces cochonneries, on peut trouver :

  • Salmonella
  • Escherichia coli
  • Listeria monocytogenes

Elles ingurgitent ces bactéries qui peuvent rester plusieurs jours vivantes dans leurs systèmes digestifs et donc dans leurs excréments. A partir de là, ils pourront contaminer tout ce qu’ils touchent. Vous imaginez les ravages dans un hôpital ou dans une cuisine.

 

 

Pourquoi, ces bactéries ne leurs posent pas de problèmes ?

Une équipe de chercheurs britanniques de l’université de Nottingham ont été regarder du côté du cerveau du cafard.

Ils y ont trouvé neuf molécules qui seraient capables d’éradiquer le staphylocoque doré ou l’Escherichia coli.

Elles seraient toxiques pour les bactéries mais pas pour l’homme.

Ces recherches permettraient de trouver des alternatives aux antibiotiques qui ont du mal à faire leur travail avec ces bactéries récalcitrantes.

 

Les autres « supers pouvoirs » de ces créatures

Un grand spécialiste de ces insectes, est chinois, il s’agit du professeur Li Sheng. Il les a étudié sous toutes les coutures.

 

Li ShengIl explique que ces petites bêtes sont capables :

  • De vivre cinq à six jours avec la tête coupée
  • De faire repousser des membres coupés après avoir mués
  • De résister à des radiations nucléaires

Les cafards américains, ceux élevés par notre « fermier » du début, sont des « descendants » d’Afrique, ils ont été introduit en Amérique aux 16ème siècle.  La carte de son génome a été complètement réalisée par une équipe de recherche chinoise. Cette espèce possède 154 gènes olfactifs différents, deux fois plus que les autres espèces de cafards et de termites. Elle a également 522 récepteurs gustatifs, bien plus que tout autre insecte, ce qui leur permet de distinguer les aliments et d’éviter tout ce qui est toxique.

 

Cockroach Milk

Le fait de manger des insectes s’appelle, l’entomophagie.

En plus de consommer des insectes, nous pourrions prochainement consommer du lait d’insecte et précisément du lait d’une espèce très particulière de cafard.

Généralement les cafards ne produisent pas de lait mais Diploptera punctata est la seule espèce de blatte à utiliser un mode de reproduction vivipare, les petits grandissent dans le ventre de leur maman et viennent au monde « vivant », pas dans des œufs, comme nous quoi !

Ces petits atteignent une taille adulte beaucoup plus rapidement  que les autres espèces de cafards.

Cette croissance « fulgurante » est due au lait de cafard !

 

 

Sanchari Banerjee, un chercheur indien, a expliqué au Time of India :

« Le lait de cafard est extrêmement complet – on y trouve des protéines, des lipides et des glucides. Si vous observez les séquences de protéines, vous verrez qu’elles possèdent tous les acides aminés essentiels. Elles sont très stables. Ça pourrait être un fantastique complément protéinique.»

Le lait de cafard serait quatre fois plus nutritif que le lait de vache. Certains pensent déjà à éradiquer la fin dans le monde avec ce lait qui est produit sous forme de cristaux par le cafard.

En ce qui me concerne le lait de vache c’est pour les veaux et le lait de cafard pour les bébés cafards !

 

Les cafards et la médecine chinoise

Selon le professeur Li Sheng, on a extrait une substance du cafard pour en faire un médicament prescrit sur ordonnance pour la cicatrisation des plaies et la régénération des tissus.

Il explique que cette action est connue de la médecine chinoise depuis longtemps. Et répertoriée dans le Bencao gangmu (本草綱目) de Li Shizhen et le Shennong bencao jing (神農本草經), le Classique de la matière médicale du Laboureur Céleste qui serait attribué à l’empereur Shennong.

 

 

En chinois, le cafard, 蟑螂 s’écrit Zhāng láng en pinyin.

Il est de saveur « salé », de nature « froid », légèrement toxique et agit principalement sur le méridien du Foie mais aussi de la Rate et du Rein.

Il est contre-indiqué aux femmes enceintes.

Il est utilisé en décoction et en poudre en usage externe.

Il est indiqué pour :

  • éliminer les stases
  • traiter les maux de gorge
  • l’inflammation des amygdales
  • les cirrhoses
  • les problèmes de miction
  • les furoncles
  • les morsures de serpents et d’insectes
  • les plaies
  • les ulcères de la bouche et de l’estomac

Des cataplasmes à base de poudre de cafard sont utilisés dans des hôpitaux chinois pour traiter les brûlures.

En Corée, des crèmes à base de cafards broyés sont utilisés en cosmétique pour faire des masques pour le visage.

En Chine, une société de la province de Sichuan a mis au point un sirop à base de cafards qui est censé soigner la gastro-entérite, les ulcères et la tuberculose.

 

En conclusion

Les cafards existent depuis des millions d’années. En cas de catastrophe nucléaire, ils nous survivraient à coup sûr.

Leur génome a été complètement décodé et on commence tout juste à comprendre « scientifiquement » ce que les textes chinois nous expliquaient il y a quelques 2500 ans !

D’autres civilisations, africaine, océanique et amérindienne ont de tout temps utilisé les cafards en tant que remèdes! Heureusement pour l’espèce humaine que nous n’avons pas attendu la science pour ça !

Le décodage du génome révèle que le cafard américain possède un ensemble de gènes appelé Toll, qui lui confère une puissante immunité innée et la capacité de synthétiser et de sécréter une variété de molécules peptidiques antimicrobiennes. On n’est pas à l’abri qu’on nous concocte quelques combinaisons transgéniques avec des végétaux et que retrouve tout ça dans nos assiettes !

Il semblerait même qu’ils aient une action sur la prévention de la calvitie !

En tout cas les chercheurs sont loin d’en avoir terminés avec les cafards.

 

 

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Bonne énergie !

Fatah

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