Le danger pour les personnes qui pratiquent depuis longtemps la médecine chinoise, c’est qu’on puisse penser que sous prétexte qu’on pratique sur des personnes depuis des années (acupuncture, pharmacopée, diététique, tui na…), on sait ce qu’on fait sur l’autre et ce que ça fait sur l’autre.
Mais ce n’est pas le cas, parce que justement beaucoup travaillent « sur » mais pas « avec » l’autre.
Pour comprendre la nuance, on doit pouvoir faire la différence entre l’étranger qu’est l’autre et nous.
Mais il s’avère que le praticien est trop souvent un étranger pour lui-même. Il pensent apporter des réponses aux personnes qui viennent le consulter alors qu’il se pose plein de questions existentielles et il ne sait même pas vraiment ce qui se passe dans son corps.
Bien sûr qu’il a des résultats mais c’est souvent parce qu’il propose des recettes de cuisine que d’autres ont élaboré. On leur a donné quelques explications sur comment les préparer et on leur a même appris comment en préparer spécifiquement « au cas par cas ».
Mais pour qu’un soin soit efficace, on ne doit pas uniquement singer d’autres cuisiniers, on ne devrait même pas forcément être cuisinier, on doit avant tout ne plus être un étranger pour nous même.
Mais ça, ça fait peur ! Quand vient le moment d’aller à la rencontre de cet étranger que nous sommes, on s’accroche aux recettes de cuisine, voire aux autres cuisiniers… On tremble, on bégaie, on se cherche des excuses… On se dit que celui qui nous pousse dans nos retranchements et nous oriente dans la direction de nous même n’est qu’un de ces énièmes coach de développement personnel qui n’y connaît rien et qu’il vaut mieux suivre l’autre cuisinier qu’on voit sur les réseaux. Même si on a jamais goûté ses plats.
Perso, je ne suis pas un coach ni un cuisinier, je suis ce caillou dans la chaussure qui oblige à s’arrêter pour l’enlever.
Et rien que ça c’est perturbant ! Ça nous rappelle déjà que nous avons des pieds et donc un corps.
Puis ça nous oblige à arrêter ce corps qui est constamment en train de courir et ça on n’a pas l’habitude.
On veut juste retirer ce caillou pour se sauver loin de nous-même et rester cet étranger pour nous-même. On préfère courir s’occuper d’autres étrangers, même si en réalité c’est pour mieux se tenir loin de nous-mêmes !
Un caillou peut être ce petit objet qui peut péter le pare-brise de votre voiture. Vous allez réparer votre vitre et continuer à rouler tout en oubliant le conducteur que vous êtes.
Un caillou, ça peut-être aussi une pépite d’or qu’on trouve dans la nature ou encore un diamant brute.
Mais quelque soit la nature du caillou, on le retire de sa chaussure puis on « enferme » de nouveau son pied dans cette chaussure et on reprend le chemin opposé de son être !
Soyez ce caillou pour vous-même, prenez le temps de l’observer, de le dépoussiérer, de regarder ses reflets au soleil et vous prendrez conscience de la pierre précieuse que vous êtes !
Bon Qi !
Fatah🐉
Tellement juste!!! Merci Fatah